Journal d'Hirondelle

Hirondelle c'est son prénom. Où plutôt son prénom post-mortem. Le prénom que lui donne son assassin. Parce que c'est du Nothomb, folie, mort, amour. Le trio gagnant. Dès que ces trois éléments sont rassemblés et bien assortit j'aime.
Revenons en au roman, l'assassin se fait appeler Urbain, comme le pape. Il devient tueur à gages après un chagrin d'amour. D'ailleurs on retiendra l'extrait :

"Tout a débuté il y a huit mois. Je venais de vivre un chagrin d’amour si bête qu’il vaut mieux ne pas en parler. A ma souffrance s’ajoutait la honte de ma souffrance. Pour m’interdire une telle douleur, je m’arrachai le cœur. (…) Dès lors, je n’eus plus mal. La chape de plomb qui bloquait ma respiration disparut. Le reste aussi. J’habitais une sorte de néant. "

Il est fan de Radiohead (anecdote non négligeable) et sera sans cœur jusqu'à ce qu'il tue cette jeune fille de Ministre. Pourquoi la hante-t-il si profondément? Il en a tué des dizaines avant elle. Peut-être est-ce du au lien qui le rattache à elle... ce journal intime. Pourtant rien de profond dans ses écrits, mais assez pour l'aimer.

Mon dieu cette couverture. Sobre, propre, touchante. Un masque, un oiseau? Le masque surement fait référence a cette idée d'identité ambigüe du personnage principal. Et l'oiseau à cette Hirondelle, cette jeune fille, où plutôt son journal. Ses mots. Mais il y a cette séparation, cette déchirure. Un séparement. Les deux moitiés sont complétives et pourtant désunies. La touche de rouge remontant jusqu'à ce qui semble être un oeil interpelle au milieu de ces couleurs froides. Couleur du sang? de l'amour? De la colère.
En scrutant uniquement la couverture on peut ressentir tout le malaise que trame le roman. Ce dérangement malsain.
Nothomb reste et restera unique en son genre, son style et ses idées.

Parce que Radiohead est la musique la plus approprié pour ce roman.

cc